En mars 2018, Lucie Bodlet a recu un Reding pour sa victoire à ATH

En janvier 2018 Suzanne Focan a reçu un Reding pour sa 3eme place au championnat de Belgique.

 

En 2017, Jean Gauthier Dupas a eu un Reding pour sa 3eme place au championnat de Belgique minime.

 

 

Mais qu'est-ce qu'un Reding, à quoi cela sert-il....

Au fil de cette année, je vais essayer de l'expliquer, n'hésitez pas à me donner des informations sur les années passées, sur des documents en votre possession.


Petite explication de Nicolas Bertrand de l'Avenir de Luxembourg,

"Le prix Reding (en mémoire à l'haltérophile Serge Reding, médaillé olympique et connu pour sa grande sportivité) est lié au Mérite sportif provincial.

 

Tous les mois, un jury - formé de divers responsables provinciaux, de membres de l'asbl Les amis de Serge Reding et de journalistes de la rédaction sportive de l'Avenir du Luxembourg - décerne des points, en fonction de l'actualité sportive. 

 

Il y a deux classements:

 

Le premier est en fonction de la performance sportive et permet de décerner, tous les ans, le Mérite sportif provincial.

 

Et le deuxième récompense un coup de coeur par mois. Parmi ces 12 coups de coeur est choisi le coup de coeur de l'année, qui reçoit donc le prix Reding. 

 

 

Tous les sportifs originaires de notre province, peu importe le sport, entrent en compte pour ces deux récompenses. Ce sont leurs performances qui leur permettent, ou non, d'obtenir des points de la part du jury, chaque mois."



Mais qui est Serge Reding : voici deux articles de presse qui en parle :


LA MORT DE REDING RESTE INEXPLIQUÉE: IL Y A 20 ANS, DÉCÉDAIT L'UN DES PLUS GRANDS CHAMPIONS BELGES LE SOIR Philippe Hereng et Rudolf Marton

Il y a 20 ans, décédait l'un des plus grands champions belges

La mort de Reding reste inexpliquée

Il y a vingt ans, jour pour jour, mourait l'un des plus grands sportifs que la Belgique ait jamais connu. Le 28 juin 1975, en effet, l'haltérophile Serge Reding décédait à Manille, aux Philippines, dans des circonstances qui restent encore aujourd'hui mystérieuses. On a raconté au moment du drame que le champion belge, médaillé d'argent aux Jeux olympiques de Mexico en 1968 et collectionneur de records nationaux et mondiaux, avait succombé à une crise cardiaque. Mais cette thèse n'a jamais convaincu ni ses proches ni son entraîneur, André Dupont. Vingt ans après les faits, les mêmes interrogations reposent toujours sur les derniers jours de Serge Reding. Quelles sont les causes exactes de sa mort ? A-t-il été assassiné ? Par qui ? Pourquoi ?

On aurait pu savoir la vérité si l'on avait fait une contre-autopsie du corps en Belgique, explique André Dupont. Mais la maman de Serge s'y est opposée. En tout cas, ce que je peux dire, c'est que Serge ne souffrait pas du cœur.

La thèse du malaise cardiaque aurait cependant suffi à elle-même si le colosse ardennais, originaire d'Herbeumont, n'avait entretenu d'étranges relations, au cours des derniers mois de sa vie, avec une fille de Manille, Yvonne Solidum, qu'il avait rencontrée lors des championnats du monde et qui lui avait visiblement tourné la tête. Soudain, cet obstiné de la fonte avait négligé les entraînements pour multiplier les aller-retour entre la Belgique et les Philippines, où il pensait avoir trouvé le grand amour. Il retrouva un instant la raison et avertit André Dupont qu'il n'irait plus à Manille pour pouvoir reprendre sérieusement l'entraînement. Mais, quelques jours plus tard, il disparaissait à nouveau et plus personne ne devait le revoir vivant.

On se sait pas exactement ce qui s'est passé, explique André Dupont. Mais j'ai ma version personnelle. A mon avis, la fille de Manille devait être téléguidée par le milieu belge pour harponner Serge. Grâce à sa popularité, celui-ci franchissait les frontières sans difficulté...

La notoriété de Reding aurait-elle servi de porte d'accès ou de sortie à un quelconque trafic entre la Belgique et les Philippines ? C'est possible, mais rien ne le prouve. Une autre explication tourne autour d'une somme de 3 millions de francs que Reding avait reçue, peu de temps avant sa disparition, pour ouvrir un hôtel-restaurant dans le quartier de la Bourse et dont on n'a plus trouvé trace. Avait-il embarqué à destination de Manille avec cet argent ou avec ses propres économies ? A-t-il tout simplement été supprimé pour ses millions ?

Une chose est sûre, Serge était un honnête homme, ajoute André Dupont. C'était un garçon très attachant. Mais il était influençable et naïf.

Cette faiblesse de caractère lui aura peut-être été fatale. Mais quelles que soient les circonstances exactes de sa mort, Reding était avant tout un sportif de la plus grande tradition, prodigieusement doué et consciencieux dans le travail.

Je l'avais connu en 1964, dans la salle de sport d'un ami où il venait de temps en temps s'entraîner, poursuit André Dupont. Comme ses entraînements de musculation ne ressemblaient pas à grand-chose, je lui ai proposé mes conseils. Mais je ne connaissais rien à la technique de l'haltérophilie. Il me suggéra alors de jeter un coup d’œil sur des revues qu'il s'était procurées pour moderniser sa technique, mais qu'il ne parvenait pas à interpréter correctement. Ma formation en éducation physique me permettait d'y voir plus clair. C'est ainsi qu'est née notre collaboration.

Celle-ci fut des plus fructueuses. Les deux hommes créèrent ensemble un club à l'athénée de Woluwé-Saint-Pierre - où André Dupont est encore toujours professeur de gymnastique - qui devint rapidement le poumon de l'haltérophilie belge.

Nous collectionnions les titres et les records de Belgique, rappelle l'enseignant bruxellois. Serge était évidemment le plus fort. Sa progression fut extraordinaire. A tel point qu'il s'empara de la médaille d'argent aux Jeux de Mexico, dans la catégorie des super-lourds, derrière le Soviétique Jabotinski. Une telle performance était inespérée. Au mieux, je pensais qu'il pouvait terminer à la troisième place.

Ce podium olympique fut évidemment le fait le plus marquant de la carrière de Reding. A partir du début des années 70, celle-ci prit la forme d'un perpétuel duel avec le jeune Soviétique Alexeiev. Durant plusieurs années, les deux hommes se disputèrent les records mondiaux.

Le Soviétique avait du mépris pour tous ses adversaires, sauf pour Serge qu'il semblait respecter, se rappelle encore André Dupont. Mais il s'arrangeait toujours pour prendre un ascendant psychologique sur son adversaire. Un jour, juste avant une compétition, il avait massacré Serge lors d'une partie de football de table. Alexeiev avait une très forte personnalité.

A l'inverse de Reding, précisément. La résistance mentale de l'Ardennais était inversement proportionnelle à la force de ses biceps. Autrement dit quasi nulle.

A Munich, en 1972, il fut très perturbé par l'attentat contre la délégation israélienne, conclut André Dupont. Il échoua dès sa première barre alors qu'il m'avait semblé en grande forme.

Reding était un costaud aux pieds d'argile qui supportait difficilement la violence. Il connut une déprime après les JO de Munich, mais il parvint, ensuite, à se remotiver. Son objectif était clair : prendre sa revanche sur Alexeiev aux championnats du monde de Manille. Malade, il dut se contenter une nouvelle fois de la deuxième place. Entre-temps, une jeune femme était venue plusieurs fois à son chevet...

 

SERGE REDING, SA MEDAILLE, SES RECORDS, SA MORT

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Mexico, octobre 1968. Serge Reding décroche la médaille d'argent au concours olympique d'haltérophilie, dans la catégorie des super-lourds (+ 90 kg). Il n'est devancé que par le Russe Leonid Jabotinsky. Seul médaillé belge, il reçoit un accueil triomphal à son retour.

Manille, 28 juin 1975. Reding est retrouvé mort dans un lit. Trente-trois ans après, un voile sombre entoure toujours les circonstances de sa disparition.

Grandeur et décadence d'un homme attachant, Hercule au coeur tendre. Natif d'Auderghem, mais Ardennais d'adoption. Herbeumontois plus précisément, depuis qu'Ernest Reding, originaire de ce village bordant la Semois, avait épousé sa mère, Adeline Gérard en 1953.

Serge est né 11 ans plus tôt, durant l'occupation, de père inconnu. Soignée en Suisse pour une tuberculose après la guerre, sa mère y fit la connaissance d'Ernest Reding, lui aussi malade. Ce dernier adopta Serge après leur union.

Si Ernest travaillait à Bruxelles, la famille revenait régulièrement à Herbeumont, surtout le week-end.

Le docteur Gustave Renauld était médecin militaire quand il fit la connaissance du futur champion, en 1960. « Milicien, Serge est venu me voir car il n'avait pas envie de rentrer à la caserne », raconte celui qui est aujourd'hui président des Amis de Serge Reding, une ASBL créée après sa mort.

« Il était en surpoids, poursuit le Dr Renauld. Je lui ai conseillé de faire du sport. Il faisait déjà un peu de poids et haltères. Il m'a dit qu'il avait pratiqué la gym aussi. Ça lui a servi durant sa carrière. Malgré sa corpulence, il est resté très souple, ce qui lui permettait de se placer rapidement sous la barre en la soulevant. »

Entre les deux hommes, le courant est si bien passé que Gustave Renauld a suivi médicalement l'haltérophile durant toute sa carrière.

« Pas de la médecine sportive dans le sens où on l'entend maintenant, précise-t-il. À l'époque, le médecin ne s'occupait nullement de la préparation du sportif. Juste de le soigner. Comme lorsque j'ai été le médecin de l'équipe cycliste Flandria. D'ailleurs, j'ai très rarement accompagné Serge dans ses compétitions. Sauf pour un championnat d'Europe à Madrid. »

Le complexe Alexeiev

Vice-champion olympique à Mexico, Reding avait terminé 8e à Tokyo quatre ans plus tôt. Il fut aussi vice-champion du monde à trois reprises et battit six records mondiaux. Dont deux (développé et épaulé-jeté) à Herbeumont, en 1970, sous un chapiteau rempli par 700 personnes, à l'occasion d'un match Belgique - Nord de la France - Allemagne organisé par Gustave Renauld et ses amis.

En revanche, il échoua nettement aux JO de Munich. « Trois nuls, raconte le médecin herbeumontois. Il avait ressenti une petite gêne à l'échauffement et son entraîneur André Dupont avait demandé un poids trop élevé pour son entrée en matière. » Le Russe Vassili Alexeiev fut sacré. Un épouvantail : 2 sacres olympiques, 22 titres mondiaux, 80 records du monde. « Serge en faisait un complexe, confie Renauld.

Persuadé que le poids jouait un rôle, il voulait grossir comme le Soviétique (NDLR : qui mangeait 500 grammes de caviar par jour). Il est passé de 120 à 140 kg, mais ça ne lui a pas réussi. Après Munich, il a un peu accusé le coup, mais n'était pas fini. D'ailleurs, avant sa mort, on parlait encore sérieusement de sa participation aux Jeux de Montréal. »